Le Golf de Saint Marc Adopte Son Trichoderma pour un Entretien Sans Chimie
Donc, je suis Olivier Deprun, greenkeeper du golf de Saint-Marc depuis le 19 mars 2020. J’entame ma 21e année sur ce site.
Mon équipe est composée de six jardiniers. Nous n’avons pas d’adjoints : chacun sait tondre toutes les surfaces, gérer le système d’arrosage, entretenir le drainage, ratisser les bunkers… Ils sont polyvalents. L’équipe change peu, et j’essaie de la dynamiser en leur donnant de plus en plus de responsabilités.
Quand un jardinier est affecté aux greens, il suit leur état sanitaire, notamment l’évolution des maladies. Ensuite, c’est à moi de décider des interventions, après échange. Tous les trois mois, chacun change de poste pour varier les tâches et renforcer sa compétence.
Construction sur ancienne décharge et ouverture en deux phases
Le golf a été construit en deux étapes. Les travaux ont commencé en 1998 avec deux architectes associés, Patrick Fromanger et Marc Adam, connus pour avoir conçu d’autres parcours comme Isabella ou Béthemont. Le site s’est implanté sur une ancienne décharge des années 1960, qui représente environ 25 % de la surface.
Aujourd’hui, le parcours couvre 53 hectares, comprenant les surfaces engazonnées, les pièces d’eau, les bosquets et les bâtiments.
La première partie, les trous 1 à 9, a ouvert le 22 juin 2000 après trois ans de travaux. La seconde, les trous 10 à 18, a été inaugurée le 1er mai 2004, après encore trois ans de construction. Les infrastructures sont arrivées ensuite : le practice actuel sur deux niveaux avec plus de 50 postes en 2007 ; le proshop et l’accueil en 2011 ; puis la restauration en 2014.
Entretien hivernal : carottage, aération et programme de tonte
L’hiver, nous en profitons pour remettre certains départs à niveau, rénover les fonds de bunkers, entretenir l’arrosage. C’est aussi la saison où nous reprenons la tonte : les greens sont tondus deux fois par semaine, les tours de greens également dès février avec le retour de la douceur. Ensuite, nous enchaînons sur des travaux plus lourds comme le carottage, l’aération des fairways ou le sablage.
Dollar Spot et fusariose : les défis récurrents
Actuellement, nous avons deux problèmes récurrents sur le parcours, comme beaucoup d’autres golfs :
- les attaques de Dollar Spot, de plus en plus précoces (par exemple en avril pendant le confinement, mais qui s’était estompé sans traitement),
- la fusariose, qui arrive généralement à partir d’octobre avec l’humidité.
Nous n’avons pas d’autres maladies majeures, hormis du fil rouge qui se gère facilement avec des apports d’engrais.
Olivier Deprun adopte Son Trichoderma pour un entretien sans chimie
Pour le Dollar Spot et la fusariose, nous avons mis en place deux programmes, notamment avec le Trichoderma. Nous les utilisons depuis plusieurs années. Au début, seulement en été (juin à septembre). Vu les résultats, nous avons élargi la période à partir du printemps, puis à l’ensemble de la saison. Depuis 2017, nous faisons des applications de mars à novembre. Depuis l’an dernier, nous avons ajouté le Micostop.
Comment Biophytech a convaincu Olivier Deprun
J’ai adopté la solution Biophytech après une première visite, le commercial de l’époque m’a convaincu. Cela m’a conforté dans mes convictions : je ne suis pas favorable à l’utilisation constante de la chimie. Les produits comme le trichoderma offrent une véritable alternative. Ils sont faciles à utiliser, sans délais de rentrée pour les joueurs, ce qui simplifie la gestion au quotidien.
Surtout, leur mise en place me libère du temps pour renforcer le travail mécanique sur les greens : aération, sablage, regarnissage… Ces interventions donnent aux surfaces une meilleure réactivité et une plus grande résistance dans la durée.
Bien sûr, il arrive que la maladie se déplace et laisse quelques traces visibles. Mais je pense qu’il est important que les joueurs s’habituent à voir des greens qui ne sont pas toujours impeccables. La nature n’est pas parfaite, et il faut apprendre à l’accepter. C’est un changement culturel, mais aussi une étape nécessaire pour préparer l’avenir du golf sans chimie constante.
Greenkeeping de demain : moins de chimie et plus de travail mécanique
Je pense que le futur de notre métier passera par :
- plus de travaux mécaniques,
- moins de chimie,
- l’introduction de nouvelles variétés de gazons, plus résistantes aux maladies et à la sécheresse,
- et une réduction progressive de l’arrosage, voire son arrêt sur certaines zones (greens, tours de greens, avant-greens, fairways).
Cela impliquera de repenser la flore des parcours, par exemple avec des fétuques plus résistantes. Les parcours auront sans doute des qualités variables selon les saisons et le climat, mais c’est un vrai défi.
Pour moi, c’est motivant : cela permet de faire évoluer nos pratiques, d’impliquer l’équipe et de préparer les golfs de demain. Les joueurs devront s’habituer à voir parfois des greens moins parfaits qu’avant. Ce sera aussi un enjeu pour les instances du golf, car certains clients risquent de se plaindre. Mais je pense que nous devons assumer cette évolution, car c’est le sens de l’avenir.